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CLAUSE DE NON CONCURRENCE POST CONTRACTUELLE

Lorsqu’une entreprise fait appel à un prestataire de services, elle partage souvent des informations stratégiques, son savoir-faire, voire l’accès à sa clientèle.

Une fois la mission terminée, le prestataire pourrait être tenté de réutiliser ces connaissances pour son propre compte ou au bénéfice d’un concurrent.

C’est ici qu’intervient la clause de non-concurrence post-contractuelle : elle restreint contractuellement le prestataire dans l’exercice d’une activité concurrente après la fin de son contrat, afin de protéger les intérêts légitimes du donneur d’ordre.

En cas de besoin d’un avocat en droit de la concurrence, vous pouvez lire notre page dédiée.

POURQUOI LA CLAUSE DE NON-CONCURRENCE EST-ELLE ESSENTIELLE DANS UN CONTRAT DE PRESTATION DE SERVICES ?

Contrairement à la clause de non-concurrence en droit du travail, qui est strictement encadrée par la jurisprudence, une clause de non-concurrence post-contractuelle dans un contrat commercial obéit aux règles du droit des contrats.

  • Elle protège l’entreprise en empêchant l’ancien prestataire d’exploiter les informations obtenues pendant la mission pour créer une activité concurrente.
  • Elle préserve la relation avec les clients en évitant que le prestataire ne démarche directement les partenaires commerciaux du donneur d’ordre.
  • Elle sécurise les investissements : en particulier lorsqu’un prestataire est formé aux outils internes ou bénéficie d’un accès privilégié à des informations confidentielles.

Toutefois, cette clause doit être rédigée avec précaution pour éviter d’être jugée abusive ou disproportionnée, ce qui la rendrait inapplicable devant un tribunal.

ENJEUX DE LA CLAUSE DE NON-CONCURRENCE POST-CONTRACTUELLE DANS LES CONTRATS DE PRESTATION DE SERVICES

L’ajout d’une clause de non-concurrence post-contractuelle dans un contrat de prestation de services vise à protéger le donneur d’ordre contre des risques commerciaux majeurs.

Cependant, cette clause doit répondre à des enjeux bien définis pour être efficace et juridiquement valable.

Lorsqu’un prestataire intervient au sein d’une entreprise, il acquiert une connaissance approfondie des processus internes, des stratégies commerciales et des relations avec les clients.

Sans protection contractuelle, ce prestataire pourrait :

  • Se détourner vers la clientèle du donneur d’ordre et proposer un service équivalent.
  • Réutiliser ces connaissances pour travailler directement avec un concurrent.
  • Développer une offre concurrentielle en exploitant le savoir-faire du donneur d’ordre.

CONDITIONS DE VALIDITE DE LA CLAUSE DE NON-CONCURRENCE EN DROIT DES CONTRATS

La clause de non-concurrence post-contractuelle dans un contrat de prestation de services doit respecter certains principes pour être juridiquement valide.

  • Proportionné aux intérêts en cause (Cass. com., 4 janv. 1994, no 92-14.121) ;
  • Détermination des prestations et des services considérés (Article 1163 du Code civil).
  • Durée limitée : La clause ne peut pas interdire la concurrence indéfiniment (Cass. com., 27 oct. 1981, no 79-15.261). Une durée de 6 à après la fin du contrat est généralement jugée raisonnable.
  • Limitation géographique : Une interdiction sur un territoire trop vaste (ex. « monde entier ») pourrait être jugée excessive (Cass. com., 27 oct. 1981, no 79-15.261). Elle doit être proportionnelle à l’activité concernée.

Il n’est pas nécessaire de la rémunérée ! (Cass. soc., 10 juill. 2002, trois arrêts, no 99-43.334)

ALTERNATIVES ET LIMITES A LA CLAUSE DE NON-CONCURRENCE POST-CONTRACTUELLE

Bien que la clause de non-concurrence post-contractuelle soit un outil puissant pour protéger les intérêts du donneur d’ordre, elle n’est pas toujours adaptée à toutes les situations.

D’autres mécanismes contractuels permettent d’atteindre des objectifs similaires sans risquer une invalidation pour abus ou disproportion.

Une alternative fréquente est la clause de non-sollicitation, qui interdit au prestataire de contacter les clients ou fournisseurs du donneur d’ordre après la fin du contrat, sans pour autant lui interdire d’exercer une activité concurrente.

Elle est plus facilement acceptée par les tribunaux, car elle n’entrave pas la liberté d’entreprendre.

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